Sur un hippodrome, avant même de distinguer le cheval ou son cavalier, ce sont les couleurs qui frappent le regard. Vives, contrastées, parfois étonnantes, les casaques des jockeys ne sont pas de simples vestes : elles incarnent l’identité d’un propriétaire, la signature visuelle d’une écurie, presque un blason moderne.

Une tradition héritée de l’histoire
Loin d’être une fantaisie récente, la casaque puise ses origines dans les codes héraldiques du Moyen Âge. Tout comme les chevaliers affichaient leurs armoiries sur leurs armures et leurs boucliers, les propriétaires de chevaux utilisent aujourd’hui ces couleurs pour se distinguer sur la piste. L’idée est restée la même : se rendre identifiable au premier coup d’œil.
Des règles très précises
La création d’une casaque ne se fait pas au hasard. En France, c’est France Galop qui fixe les règles afin que chaque tenue reste unique et facilement reconnaissable sur la piste.
Concrètement, un propriétaire doit composer sa casaque à partir d’un nuancier officiel de 18 couleurs (blanc, rouge, violet, vert clair, noir, etc.). Il peut en choisir deux, exceptionnellement trois, pas plus.
Ensuite viennent les motifs :
- sur le corps de la casaque, il existe 25 modèles possibles (chevrons, croix, étoiles, losanges, damier, etc.) ;
- sur les manches, 12 motifs différents peuvent être appliqués (rayures, pois, chevrons, etc.) ;
- enfin, la toque qui est la housse qui recouvre le casque offre 10 options (unie, rayée, étoile, damier…).
Chaque élément suit un ordre précis (casaque, manches, puis toque) et doit respecter ce cadre. Ce système permet d’éviter toute confusion et assure une véritable identité visuelle à chaque écurie.

Plus qu’un vêtement : un symbole
Si chaque propriétaire choisit ses couleurs avec soin, c’est parce qu’elles deviennent la véritable « carte d’identité » de ses chevaux. Dans les grandes courses, il n’est pas rare de reconnaître immédiatement une casaque célèbre associée à une victoire mythique. Et lorsque plusieurs chevaux d’un même propriétaire sont au départ, une simple écharpe de couleur différente permet de les distinguer.
Légèreté et confort avant tout
Au-delà de l’aspect visuel, la casaque répond aussi à des critères techniques. Réalisée en satin, en nylon ou en soie, elle doit être ultra légère afin de ne pas ajouter de poids inutile lors de la pesée des jockeys. Ses manches longues protègent le cavalier, qui porte en dessous son gilet de protection. La coupe est étudiée pour ne pas gêner les mouvements et permettre une parfaite liberté en course.
Un code visuel qui fait vibrer les courses
En observant la piste, les spectateurs n’aperçoivent souvent qu’un éclat de rouge, une étoile blanche ou un damier noir et jaune filant à toute allure. Les casaques traduisent toute la richesse et la diversité des courses : elles permettent de suivre plus facilement l’action, mais elles apportent aussi cette touche de spectacle et de tradition qui fait la singularité de l’hippisme.
Entre rigueur de l’entraînement et exigence de la compétition, la tenue du cavalier de course raconte toute la singularité d’un métier hors du commun : protéger l’homme, respecter l’animal, et viser ensemble la victoire.

